"La littérature est un grand mot souvent utilisé avec emphase. Alors que c'est avant tout un rendez-vous qui nourrit chacun de nous." (Benoît Poelvoorde)

mardi 11 juillet 2023

"Guide de survie en milieu hostile" de Shane Kuhn

 


Quatrième de couverture : John Lago n'est pas un homme très fréquentable. Mais, dans sa partie, c'est le meilleur. Sa spécialité ? Infiltrer les grandes sociétés en y sollicitant un stage afin d'éliminer les dirigeants corrompus.

Les stagiaires se caractérisent en effet par leur insignifiance. On leur demande d'être corvéables à merci, mais pour le reste personne ne leur prête attention. Ressources humaines Inc., la mystérieuse organisation qui emploie John, profite de cette faille du système pour «placer» en entreprise des assassins à la couverture parfaite. John, qui a bientôt 25 ans, l'âge limite pour exercer cette profession très particulière, a décidé d'écrire, à usage interne, un Guide de survie à l'usage des jeunes stagiaires, illustré d'exemples tirés de sa propre expérience. Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que sa nouvelle mission - rejoindre l'un des plus grands cabinets d'avocats new-yorkais avec pour objectif d'assassiner l'un des associés - va vite se révéler la plus compliquée de sa carrière et fera voler en éclats toutes ses certitudes, tant professionnelles que personnelles.
Guide de survie en milieu hostile nous fait pénétrer dans l'esprit d'un tueur particulièrement attachant qui, à son grand désespoir, devient de plus en plus humain à mesure que ses chances de rester en vie diminuent. À la fois drôle, cruel et grinçant, ce premier roman impose d'emblée Shane Kuhn comme l'un des auteurs de thrillers les plus inventifs de la scène littéraire.

 En un mot : Atypique

 Mon avis : Une lecture agréable mais pour le moins originale, tant concernant le fond que concernant la forme. L'auteur nous embarque dans une guide de survie à destination de futurs tueurs à gages.  Ce guide est écrit par l'agent élite de la société spécialisée dans ce genre de crimes. Il y a donc des trucs et astuces en tous genres pour maquiller des crimes et tout ce qui peut graviter autour de ce genre d'activité comme se créer une couverture parfaite pour approcher au plus près la future victime.

Ce roman est écrit par le héros lui même, à la première personne donc, s'adressant aux futures recrues. Il y a aussi de petits chapitres sous forme de rapports/transcriptions du FBI d'écoutes téléphoniques ou à distance de ce même héros.
Pour ma part, j'ai trouvé le début assez brouillon, mais petit à petit l'histoire se met bien en place. Le "gros" du roman est très sympa et se tient, par contre la fin est, pour moi, très (trop) rocambolesque  et m'a parue beaucoup moins crédible que le reste.

Ma note : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ 

Cette lecture me permet de valider la catégorie 65 du Défi Lecture FB 2023 (livre dont une scène se déroule dans les airs --> avion : G650).

Éditions Sonatine, 2014.
312 pages.


mardi 6 juin 2023

"La Route étroite vers le Nord lointain" de Richard Flanagan

 


Quatrième de couverture : En 1941, Dorrigo Evans, jeune officier médecin, vient à peine de tomber amoureux lorsque la guerre s’embrase et le précipite, avec son bataillon, en Orient puis dans l’enfer d’un camp de travail japonais, où les captifs sont affectés à la construction d’une ligne de chemin de fer en pleine jungle, entre le Siam et la Birmanie.
Maltraités par les gardes, affamés, exténués, malades, les prisonniers se raccrochent à ce qu’ils peuvent pour survivre – la camaraderie, l’humour, les souvenirs du pays.
Au cœur de ces ténèbres, c’est l’espoir de retrouver Amy, l’épouse de son oncle avec laquelle il vivait sa bouleversante passion avant de partir au front, qui permet à Dorrigo de subsister.
Cinquante ans plus tard, sollicité pour écrire la préface d’un ouvrage commémoratif, le vieil homme devenu après guerre un héros national convoque les spectres du passé.

En un mot : Saisissant

Mon avis : Un roman sur la 2ème guerre mondiale, difficile de résister pour moi. Qui en plus me permet de partir en Australie et de valider ce pays pour ma Coupe du Monde livresque, what else ! Mais quelle claque ! Ce n'est pas un roman "facile". Il nous décrit, avec beaucoup de détails, la vie de prisonniers australiens durant la seconde guerre mondiale, dans un camps de travail japonais. Vous voyez où ca peut mener... Les conditions de rétention, liées aux conditions météorologiques liées aux conditions géographiques (la jungle) tout ça lié au tempérament des soldats et hauts gradés de l'armée japonaise, donne une histoire quelque peu violente et posant question sur ce que les êtres humains sont capables de faire en situation de conflit et de stress. Des tortures, à la force surhumaine des corps pour survivre, aux lavages de cerveau des uns et des autres pour arriver à survivre ou à commander. On s'emmêle entre le désarroi que l'ont ressent pour les prisonniers mais aussi pour les tortionnaires qui sont tout aussi perdus dans leurs émotions et leurs capacités à gérer les situations dans lesquelles la guerre les a entrainé malgré eux.

Un livre fort, une histoire intéressante, poignante et pour moi inédite, car je ne connais rien ou pas gand chose de l'histoire de la 2ème guerre mondiale dans cette partie de la terre.
Il y a quelques longueurs et aussi quelques scènes qui sont très "brut de décoffrage" qui peuvent choquer les personnes ne supportant pas ces scènes très réalistes.

Quelques beaux mots : "A la fin il ne resta plus que la chaleur, les nuages, les insectes, les oiseaux, une faune et une flore ignorantes et indifférentes. L'homme n'est qu'une créature parmi beaucoup d'autres, toutes aspirent à vivre, et la forme de vie la plus noble est la liberté : pour un homme d'être un homme, pour un nuage d'être un nuage, pour un bambou d'être un bambou." (p.352)

"Peut-être qu'on nous donne notre visage, notre vie, notre sort, nos bonheurs t nos malheurs. Certains sont bien servis, d'autres moins. Pareil pour l'amour. Comme des chopes de bière plus ou moins grandes. On est bien servi ou pas, on boit, et il n'y a plus rien. On connaît l'amour comme on construit un mur ou une maison. On l'attrape comme un rhume. On en souffre et puis ça passe, et prétendre le contraire, c'est se condamner à l'enfer." (p.427)

Ma note : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

Cette lecture me permet de valider la catégorie 59 du Défi Lecture FB 2023 (livre dont le titre comporte plus de 25 lettres), ainsi que le pays : Australie, de ma Coupe du Monde livresque 2022.

Éditions Babel, 2017.
511 pages.


samedi 25 février 2023

"Les saisons d'après" de Christian Carayon


Quatrième de couverture : À quarante-cinq ans, Charlotte vient de perdre son mari. Elle saisit l'opportunité pour passer neuf mois dans une résidence d'auteurs près de Trébeurden, quittant au passage son poste de professeure de lettres, sa maison et ses parents, qui ne le lui pardonneront certainement jamais.Lighthouse est financée par WXM, auteur anonyme de best-sellers. La curiosité de Charlotte s'en trouvant décuplée, elle se plonge dans le passé sulfureux de l'écrivain, et c'est tout un lot de mystères qu'elle va soulever.
Dans une atmosphère brumeuse illuminée par une galerie de personnages hauts en couleur, Les saisons d'après, tisse une toile fascinante d'énigmes enchevêtrées, vertigineuse mise en abyme de l'écriture romanesque. (J'ai Lu)

En un mot : Enthousiasmant 

Mon avis : Ce roman se partage en 2 histoires, celle de Charlotte ex-professeure de lettres et romancière désabusée et perdue dans une vie privée compliquée faite de deuil et de non-dits. Et ensuite, il y a l'histoire de Romain, dont le frère a disparu du jour au lendemain sans explication. Cette disparition conditionnera toute son enfance et bien au-delà. Les relations familiales, amicales et amoureuses seront complexes et Romain se jettera dans l'écriture d'une saga de romans, qui va faire fureur, comme exutoire.

On suit donc ces 2 protagonistes dans leurs histoires personnelles mais aussi grâce à Lighthouse qui les lie intimement puisque Charlotte s'y réfugie pour panser ses plaies et Romain est la personne grâce à qui ce lieu de "retraite" existe.

J'ai aimé navigué entre ces 2 personnages, même si le début fût un peu fastidieux car ils sont entourés de nombreux personnages secondaires et j'avoue que je m'y perdais un peu. Mais au fil des pages, chacun trouve sa place et cela n'a plus été gênant. Les 2 histoires se chevauchent mais sont distinctes l'une de l'autre. Le style est d'ailleurs différents pour chacun.
Pour Charlotte , c'est une narration de ses faits et gestes ainsi que de ses pensées et ressentis, parsemée de dialogues et de descriptions.
Quant aux chapitres consacrés à Romain, cela ressemble plus à une introspection, faite de souvenirs et d'interrogations.
L'écriture de l'auteur convient très bien pour ce genre d'histoire bourrée d'énigmes, c'est précis avec une petite dose d'humour bien venue, des explications claires et une dose de sarcasmes qui m'ont fait sourire plus d'une fois.

J'ai lu ce roman grâce à La Kube, qui avait organisé un concours pour gagner un exemplaire, en partenariat avec les éditions J'ai Lu. J'ai eu la chance de gagner cet exemplaire et j'en ai été ravie.

Quelques beaux mots : "- Il faut savoir faire ce qui nous plaît dans la vie. Sinon, on est malheureux et on rend malheureux ceux qui nous sont proches." (p.388)

"Elle aime bien se positionner à la proue du voilier. Elle y fait preuve d'un équilibre qui défie les lois physiques. Elle y est à l'aise parce qu'elles sont pareilles. Elles affrontent les éléments en premier. Elles se soulèvent parfois, elles sont éclaboussées, mais elles écartent les difficultés. Et tant qu'on les garde en ligne, pointée vers le cap, on reste droit." (p.462)

Ma note : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

Cette lecture me permet de valider la catégorie 82 du Défi Lecture FB 2023 (personnage ayant un surnom). 

Éditions J'ai Lu, 2023.
509 pages. 

vendredi 3 février 2023

"Le choix de Léon" de Murielle Ragoucy et Jean-Louis Besson

Résumé : Léon est très seul et très triste depuis la mort de sa femme. Un jour, en sortant de chez le médecin, il sauve une petite chienne qui a failli se faire écraser par un camion. Elle n'a pas de collier, et Léon est bien embêté : que va-t-il faire d'elle ? Il n'envisage pas de la garder. S'attachera-t-il à cet animal qui a tellemeny besoin de lui ? (Quatrième de couverture)

En un mot : Adorable

Mon avis : Ce petit livre jeunesse est charmant. De belles valeurs sont mises en avant grâce au texte limpide et aux dessins empreints de douceur. J'ai adoré suivre le cheminement de Léon du début à la fin de son histoire avec la petite chienne.

Ma note : 

Éditions Bayard Poche, 2002.
38 pages.

"Mon poisson" de Mike Wickham

Résumé : Tout ce qu'il faut savoir pour le soigner et le rendre heureux.

... un aquarium propre et spacieux
... une eau filtrée et aérée
... la bonne quantité de lumière et de chaleur
... une nourriture savoureuse et nutritive
... beaucoup d'amour et d'attention
Tout pour bien s'occuper de son animal favori :
· pour savoir comment le nourrir ;
· pour qu'il soit toujours en bonne santé ;
· pour lui procurer toute l'affection dont il a besoin.

En un mot : Intéressant

Mon avis : J'ai le grand bonheur d'avoir un poisson rouge qui, à ce jour, a 20 ans. J'espère le garder encore de nombreuses années, surtout quand on sait, contrairement à la grande croyance populaire, qu'un poisson rouge peut vivre au moins 35 ans...

Ce petit livre va m'y aider, j'en suis sûre. Car même si Clément (c'est son petit nom) et moi sommes ensemble depuis 20 ans, j'ai appris plein de petits trucs que je vais mettre en place pour optimiser son bien être.
Je recommande ce petit bouquin pour celles et ceux qui aimeraient tenter l'expérience de l'aquariophilie. Il n'y est pas seulement question de poissons rouges (poissons d'eau froide), tous les types de poissons et donc d'aquariums, y sont abordés. C'est écrit simplement et très clairement et les différents schémas apportent l'éclaircissement  qui leur est demandé.

Ma note : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

Éditions Solar, 2001.
63 pages.

jeudi 2 février 2023

"Mais leurs yeux dardaient sur Dieu" de Zora Neale Hurston

Résumé : Eatonville, Floride. Janie Crawford est de retour. Il lui aura fallu trois existences et trois mariages - avec le vieux Logan Killicks et ses sentiments trop frustes, avec le fringant Joe Starks et ses ambitions politiques dévorantes, avec Tea Cake enfin, promesse d'égalité dans un élan d'amour - et de liberté.
Portrait d'une femme entière animée par la force de son innocence, esprit libre bravant la rumeur du monde, Mais leurs yeux dardaient sur Dieu est un roman culte. Et un immense chef-d'oeuvre.

Zora Neale Hurston, née en 1891 en Alabama, est sans conteste l'une des voix les plus inventives et attachantes de la littérature américaine.(Quatrième de couverture)

En un mot : Attachante

Mon avis : Le début est un peu surprenant puisqu'il faut s'adapter à l'écriture qui retranscrit les paroles des héros dans leur dialecte. C'est surprenant, et peut-être un peu rebutant, mais je m'y suis fait. En quelques pages, j'ai pris le plis et j'ai suivi Janie et ses maris  sans problème, grand bravo au traducteur ! Outre ce fait, plutôt d'un point de vue pratique, Janie est attachante, l'écriture permet de magnifier sa personnalité et ses sentiments.

Ce roman met en perspective la vie aux U.S.A. au début du 20ème siècle, le racisme tant des blancs que des noirs, de la précarité et de la condition des femmes dans tous ces préjugés raciaux et sociaux. Tout cela est écrit avec un style très particulier. C'est savoureux, drôle, romantique et  caustique, tout à la fois.

Ma note : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

Quelques beaux mots : "... Moi je pourrais pas endurer avec ça si c'était qu'y va me laisser. Je sais pas ce que je ferais. Lui quand même si c'est le temps de la grisaille y peut prendre n'importe quelle chose et faire l'été avec. Et là maintenant on vit sur le bonheur qu'il a fabriqué jusqu'à tant qu'y nous vienne plusse de bonheur encore." (p.185)

Éditions Zulma (poche), 2020.
251 pages.